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Tapisserie de siège et écoconception : quand l’artisanat s’engage pour la planète.

  • Photo du rédacteur: Cécile Mairet
    Cécile Mairet
  • 20 juin
  • 4 min de lecture

Bien que la tapisserie de siège soit construite sur des traditions ancestrales, sa pratique trouve aujourd’hui une nouvelle portée dans un contexte de questionnements écologiques. De nombreux artisans s’investissent dans un engagement écoresponsable et privilégient l’écoconception dans leurs restaurations. Loin d’être une contrainte négative, ces règles de bon sens deviennent un levier de créativité et d’excellence. Voyons comment l’écoconception s’inscrit au cœur de la tapisserie de siège, de la sélection des matériaux à la mise en place des pratiques, jusqu’aux interactions avec le client.




Comment se traduit l’écoconception dans la tapisserie de siège ?


Dans les métiers artisanaux, comme chez le tapissier de siège, l’écoconception permet dintégrer une dimension environnementale dans l’élaboration d’un produit, tout au long de son cycle de vie. Cela implique de penser à réduire les impacts écologiques, depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la livraison de l’objet créé ou restauré.


Dans le domaine de la tapisserie de siège, plusieurs choix et préférences s’offrent à l’artisan écoresponsable :


  • La sélection de matériaux durables ou recyclés : les tapissiers s’orientent vers des tissus naturels, non traités chimiquement, ainsi que des rembourrages à base de fibres végétales ou recyclées, qui préservent la santé et la planète.

  • La préférence pour des pièces anciennes restaurées plutôt que neuves : redonner vie à un siège ancien permet d’éviter la production de mobilier neuf, tout en valorisant le patrimoine.

  • La réduction des déchets lors de la fabrication : grâce à une gestion raisonnable des chutes de tissu et à la réutilisation de matériaux, les artisans limitent leur impact environnemental.

  • La création d’objets réparables, faits pour durer : en s’appuyant sur des techniques traditionnelles, les sièges sont pensés pour être entretenus et réparés facilement, plutôt que jetés.



Quels sont les matériaux écoresponsables utilisés dans l’atelier du tapissier ?


crin savoir faire traditionnel

Les textiles durables ou fibres naturelles sont particulièrement prisés par l’artisan tapissier. Lin, chanvre, laine ou coton biologique sont autant d’alternatives aux tissus synthétiques. Ces matériaux sont souvent issus de productions locales, moins gourmandes en eau et sans traitements chimiques lourds. Il existe des labels (GOTS, Oeko-Tex, etc.) garantissant une traçabilité, interdisant certaines techniques de fabrication, ou encore l'utilisation de substances à risque pour la santé.

Les rembourrages naturels sont privilégiés par rapport à la mousse synthétique. Le tapissier va employer du crin végétal ou du coton recyclé. Ces solutions sont biodégradables, durables et globalement plus saines.


Les structures en bois sont souvent issues de structures anciennes. Lorsqu’il est nécessaire d’utiliser des carcasses neuves, les artisans se tournent vers des fournisseurs labellisés (FSC, PEFC).


Quand les tapissiers se soucient de l’empreinte carbone


Les savoir-faire traditionnels sont tournés vers la durabilité. Les techniques de garnissage écoresponsables (ressorts, crin, couture à la main) demandent plus de temps, mais elles assurent une longévité remarquable aux fauteuils. 

D’ailleurs, la restauration artisanale offre une alternative concrète au mobilier jetable et industrialisé et permet de lutter contre l’obsolescence programmée. Dans l’atelier du tapissier, on s’attache à prolonger la vie d’objets de caractère, tout en réduisant la consommation de ressources épuisables ou polluantes.


Le tapissier de siège s’inscrit dans un modèle circulaire, incluant réemploi et valorisation dans une démarche écoresponsable, il est logique de restaurer plutôt que de produire du neuf. Chaque fauteuil réparé est un déchet qui ne finira pas sa vie dans les bennes à ordures. C’est aussi une ou plusieurs ressources préservées, des matériaux sauvés de la destruction. En redonnant vie à une pièce ancienne, l’artisan limite l’impact environnemental tout en sauvegardant un patrimoine mobilier.


L’upcycling (ou surcyclage) est aussi une démarche écologique que le tapissier de siège intègre dans son travail. Cela consiste à transformer des matériaux délaissés en créations valorisées : coussins confectionnés à partir de chutes de tissus, fauteuils relookés avec des coupons dépareillés ou encore réutilisation des rembourrages existants, etc.

Et si les artisans avaient un rôle à jouer dans une démarche écoresponsable globale ?

L'artisanat ne se limite pas à l'exécution d'un geste : il est aussi vecteur de valeurs et de connaissances. C’est un excellent moyen de transmettre un savoir-faire responsable. Dans un contexte où les enjeux écologiques sont notables, les formations en tapisserie de siège ont intégré l’importance de l’écoconception.


Il ne s'agit plus seulement d'apprendre à garnir un fauteuil, mais également de savoir trier et valoriser les déchets textiles et les mousses usagées. Autre aspect important, le tapissier va chercher et choisir des fournisseurs éthiques et locaux, ce qui lui permettra de connaître l'origine et la composition des matériaux.


Bien entendu, avoir une démarche écoresponsable, c’est aussi réduire sa consommation d'énergie et d'eau dans l'atelier, ce qui se fait assez naturellement en conservant l’usage des techniques ancestrales.

Enfin, le tapissier d’aujourd’hui se doit de conseiller la durabilité, encourager la réparation et privilégier la sobriété.

Ces compétences s’ajoutent au savoir-faire traditionnel, et deviennent aussi essentielles que les gestes techniques. D’ailleurs, former des artisans conscients et responsables, c’est garantir un avenir durable au métier et c’est le cas dans la formation Torii, qui donne énormément de conseils et d’astuces allant dans ce sens.



L’artisan tapissier comme messager écoresponsable


Au-delà de l'atelier, l'artisan va partager son expertise en lui éclairant les choix de ses clients, souvent en accord avec ces principes, mais peu informés sur les alternatives existantes.

Dans cette optique, le tapissier va pouvoir : 

  • proposer des tissus écoresponsables, labellisés ou récupérés ;

  • orienter vers des bois locaux, des rembourrages naturels, des finitions sans solvants ou autres produits toxiques ;

  • expliquer l’intérêt de restaurer un fauteuil plutôt que d’en acheter un neuf ;

  • mettre en valeur l’esthétique d’un objet ancien restauré et souligner ses atouts écologiques.


L’artisan écoresponsable ne vend pas seulement un objet : il propose une manière de consommer, réfléchie, locale, et respectueuse du vivant.





En conclusion, nous pourrions ajouter que l’écoconception n’est pas une mode passagère mais une transformation profonde des métiers artisanaux. Heureusement, de nombreuses règles et pratiques traditionnelles étaient déjà respectueuses de ces aspects environnementaux. Reste à les perpétuer et à garder en tête que la restauration d’un siège doit conjuguer esthétique, durabilité et conscience écologique. Choisir un artisan qui pratique l’écoconception, c’est s’inscrire dans une démarche humaine, locale, et pérenne face aux défis actuels que sont le traitement des déchets et le réchauffement climatique.


📸 Photo de couverture & photo 2 (Olivia Sinet) - Photo 3 (Thomas Kuchel)



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